Pourquoi je n’aime pas les POURQUOI et … les réponses toutes faites.
«Le corps est un langage », disait Hippocrate.
Dans mes pratiques, on me demande souvent ce que je pense de tel traitement, de telle technique, de telle méthode,… Alors oui bien sûr je peux vous dire ce que j’en pense (mais cela ne reste que mon avis), je peux vous parler des bienfaits reconnus de telle ou telle pratique (pour les avoir expérimenter auprès de nombreux enfants) … mais je ne serais pas honnête si je me cantonnais à ça. C’est pour cette raison, que face à vos interrogations, j’aime poursuivre par cette autre question :
« Et vous qu’en pensez vous ? » « Et votre bébé il en pense quoi ? » Certains parents sont un peu décontenancés par mes questions et me répondent parfois qu’ils ne savent pas. Alors je leur pose une deuxième question « Et si vous saviez ? »
Prendre le temps de se poser ces questions, de rester avec ces questions, de les laisser s’infuser pour qu’elles dépassent le mental et trouvent le chemin de notre cœur … nous amène à une plus grande ouverture, à un nouveau regard.
Parce que inlassablement le cœur sait …
S’ouvrir à son cœur c’est s’ouvrir à son âme, à cette identité originelle, à cet espace secret en soi qui nous relie au sacré et à notre propre vérité.
S’ouvrir à son cœur, c’est aller au-delà du visible, c’est être à l’écoute du corps et non pas le subir. C’est redonner une lecture symbolique des symptômes, qui nous traverse, pour enfin les accueillir et les remercier du message sur nous même qu’ils nous transmettent.
S’ouvrir à son cœur, c’est s’ouvrir à son «JE» véritable. Ce « JE », loin d’être celui de l’ego, qui nous parle de notre propre parole, de nos désirs, de nos émotions, de nos failles, de nos croyances, de tout ce qui fait qu’on est incomparable à quiconque.
Parce que au-delà du corps à soigner, il y a un cœur et une âme à reconnaître et à aimer … il y a des émotions et des croyances à accueillir.
Pendant de très longues années, j’ai travaillé à l’hôpital auprès des plus fragiles , j’ai appliqué des protocoles, j’ai administré des traitements, j’ai soulagé des douleurs … Je voulais supprimer à tout pris la maladie, supprimer la souffrance, et j’ai été souvent révolté quand cela ne se produisait pas.
« POURQUOI ? » telle était ma question. Pourquoi ça ? Pourquoi lui ? Pourquoi le traitement ne marche pas ? Des pourquoi, à n’en plus finir ...
Avec le temps, l’expérience, et le contact avec ces enfants qui m’ont tant appris, j’ai petit à petit pris conscience que je ne me posais pas la bonne question. PARCE QUE …
Prendre soin ne consiste pas simplement à guérir un mal, prendre soin c’est aussi et surtout être attentif à la vie, au mouvement qui nous traverse et à l’être.
Prendre soin de l’être, de ce qu’il nous dit ... et très souvent de ce qu’il n’arrive pas à dire. Aller au-delà de ce qui est visible, redonner un sens à ce qui ne semble pas en avoir.
Porter un autre regard et dans ce regard, se relier au personnel, à l’intime, au secret et au sacré de la personne comme une nouvelle lecture.
Par ce regard, on cesse alors d’identifier l’autre dans ce qu’il nous montre, pour enfin accueillir et mettre en lumière ce qui l’habite ici et maintenant. Et ce, sans vouloir changer à tout prix les choses.
On redonne du sens à CE QUI EST.
C’est ainsi que je suis passé du « POURQUOI ? » au « POUR … QUOI ? »
Le « pourquoi ? » enferme dans l’identification, le jugement, la culpabilité, la quête ... Il est porté sur l’extérieur. Alors que le « pour quoi ? » remet de la lumière dans qui nous sommes, dans ce qui nous anime. Il est porté sur l’intérieur. Revenir à soi voilà ce que nous demande la vie.
Remettre un « Pour quoi ? » dans chaque chose qui nous arrive, dans chaque symptôme, dans chaque comportement, … permet parfois de révéler des cadeaux cachés, inestimables pour ceux qui les embrassent.
Remettre un « Pour quoi ? » c’est accepter et réveiller notre « COULEUR », notre empreinte unique et surtout savoir quels sont nos véritables BESOINS. Et quand on arrive à reconnaître tout cela, alors l’ACTION se révèle à elle même parce que nous savons ce qui est bon pour nous, et uniquement pour NOUS à cet instant précis.
« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur les choses ». Epictète.
Si vous voulez explorer les POUR ... QUOI ? N'hésitez pas à me contacter .
J'ai hâte de vous en dire plus.
Douce et lumineuse journée.
